C'est un 10 décembre, à Paris, que j'ai vu le jour. Nous étions en 1996. Ma mère avait toujours voulu une fille, sans que nous sachions trop pourquoi. Manque de chance, elle avait dû donner naissance à deux fils avant que son vœu soit exaucé. Mes frères, respectivement de deux et quatre ans mes aînés, ont immédiatement adopté une attitude protectrice envers moi, et à défaut d'avoir une mère-poule, j'en ai eu trois. Mon père, quant à lui, m'a toujours considérée comme une enfant à gâter, mais l'éducation stricte qu'il avait reçue n'avait pas fait de lui quelqu'un de démonstratif.

Mes parents sont tous deux coréens, mais ils se sont installés en France peu après la naissance de leur premier fils, parce que ma mère dirige une grande chaîne de cosmétique à laquelle elle souhaite offrir une envergure internationale. C'est sa situation, plus que celle de mon père, qui nous permet de vivre aussi aisément. Lui est journaliste, et écrivain à ses heures perdues. De ce que j'en sache, il traite tout particulièrement de psychologie et de sociologie, en employant tout un tas de termes tellement étranges que je le soupçonne d'en avoir inventé la moitié. Cela dit, c'est ma mère que j'admire le plus. Elle est un véritable idéal pour moi, le modèle de la femme moderne et indépendante.

J'ai longtemps été une enfant terriblement capricieuse, quoique souriante et pleine de vie, jusqu'à ce que je gagne en maturité et que je prenne conscience des privilèges qu'accordaient à notre famille les revenus de mes parents. Bien qu'ayant vécu à Paris jusqu'à la fin du collège, l'ambition qu'avait ma mère pour moi - et qu'elle me transmit par la suite - m'a envoyée dans une pension en Angleterre, où je me suis spécifiée dans le droit et la géopolitique, plus par curiosité que par passion. J'y étais baignée dans un cadre élitiste où j'ai dû prendre rapidement l'habitude de travailler de façon régulière et soutenue. J'ai donc appris à parler couramment anglais, tant bien que mal, en plus du français que je maîtrisais parfaitement et du coréen, ma langue maternelle. Néanmoins, je n'étais pas une bonne élève, et malgré tout le mal que je me donnais, je peinais à dépasser la moyenne. Ne maîtrisant pas encore l'anglais, j'avais pris beaucoup de retard, et j'avais bien trop souvent du mal à m'exprimer dans mes copies, et mes notes en pâtissaient. Quand je rentrais à la maison, mes parents tentaient tant bien que mal de m'apprendre à écrire le coréen aussi bien que je le parlais, mais encore aujourd'hui je demeure perplexe quant à cette aptitude.

Je n'ai eu qu'une seule expérience amoureuse, si tant est qu'on puisse appeler ça de l'amour. À vrai dire, ce genre de niaiseries ne m'intéressent pas plus que ça. J'avais rencontré ce Damien à l'anniversaire d'une amie, et on se revoyait de temps en temps, quand je rentrais à Paris pour les vacances. C'était une histoire dans laquelle je m'investissais très peu, et Damien faisait plus office de confident - et, de temps en temps, de partenaire sexuel - que d'amoureux. Parce que nous nous voyions peu, j'étais indifférente à cette relation, et c'est sans doute la raison pour laquelle elle a duré deux ans. Et puis, vers mes dix-sept ans, il a rencontré une autre fille, une française, dont il s'est rapproché jusqu'à ce qu'elle occupe dans sa vie une place plus importante que la mienne. Je n'ai jamais pleuré pour autant, à quoi bon ? Je n'étais ni amoureuse, ni réellement attachée, et à défaut de m'affecter tout ça m'a fait perdre le peu d'intérêt que je pouvais porter aux garçons.

A contrario, je ne me consacre maintenant qu'à mes études, et c'est la raison pour laquelle j'ai choisi d'intégrer Seoul West High School. Si une telle décision a d'abord effrayé ma mère - et fait ciller mon père - elle a tout de même rapidement compris que j'étais animée de la même ambition que la sienne, et que m'offrir l'opportunité d'étudier dans mon pays d'origine n'était que me destiner à une carrière tout aussi prometteuse que la sienne.

Ola ! Ici Essva, plus communément appelée Ellie, je vais sur mes 19 ans et j'habite du côté de Nantes. Je suis en licence d'anglais -because english is life bebey- et j'apprends viteuf le japonais (rien à voir avec la Corée, je sais, mais j'avais besoin de faire genre jsuis une meuf culturée tavu). J'ai atterri ici parce que Saku aka Kwang Seung m'a payée. Cher. Sinon j'aime les chats et les cookies. La base.

Tu fais officiellement partie de la familia !
Mais ne crois pas que tu n'as plus rien à faire, parce que du pain sur la planche, tu en as ! Fais-toi des keupins. Oh, aller, je suis sûre qu'ils vont t'adorer avec cette bouille ! Tu peux même leur envoyer des p'tits messages pour les inviter à ta crémaillère. Ah, et j'allais oublier, les demandes c'est ici.
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