Les cours reprennent. Pour la forme, tu décides de t'y rendre. Rien ne t'y oblige, mais pour le coup, tu n'as rien de mieux à faire. Puis, on ne va pas se mentir, la prof est plutôt pas mal dans son genre. Bien foutu, et tout. Rien à redire, rien à refaire. Quoi que... Elle aurait un peu plus de boobs, ça serait parfait. N'en demeure pas moins qu'à regarder, ça reste agréable. Ce n'est pas pour rien que ses cours font partie de ces quelques cours qui emplissent l'amphithéâtre. On ne va pas se mentir, les sportifs comme vous ne se passionnent pas plus que ça pour la philosophie. Oh, tu n'as rien contre. Ça fait partie de ces matières où ne foutant pas grand-chose, tu arrives toujours à te démerder pour avoir plus que la moyenne. M'enfin... N'en demeure pas moins que ta principale motivation, c'est la prof, ni plus, ni moins.

Ouais. Enfin canon, mais barbante. Tu tentes bien de suivre les quelques premières minutes avant de commencer à rire une hyène avec certains de tes camarades de classe. Vous parlez de tout, de rien, de la pluie, du beau temps. Bref, vous vous faites chiés. Tu penses bien qu'elle n'y peut rien la pauvre. C'est la matière qui veut ça. Ceci dit, tu fais déjà acte de présence, tu ne vas pas en plus t'investir. Manquerait plus que ça tient. De toute manière, elle a l'habitude de tes bavardages incessants, elle devrait y être habitué. Tous les professeurs le sont. Ce n'est pas de ta faute, tu n'y peux rien, c'est ta nature qui veut ça. Ou ton éducation. Peu importe, c'est du pareil au même. Tu n'es fautive de rien. Du moins, de ton point de vue.

Ceci dit, si elle ne te reprend pas, tu sens son regard qui pèse sur toi. Ce regard qui veut tout dire... Ce regard qui te fait rire plus qu'autre chose et qui ne te fait ni chaud, ni froid et qui surtout ne t'interrompt pas le moins du monde dans le débat que tu entretiens avec certains de tes potes.

- Mademoiselle Jeon, s'il vous plaît, veuillez être plus attentive.

Tu lèves les yeux au ciel un sourire amusé aux lèvres. C'est toujours toi qui prends alors que tu n'échanges pas seul. Tu as un grain de folies, mais tu n'es pas encore complètement atteinte. N'en demeure pas moins que tu te tais, parce que tu es une bonne élève voyons. Ou pas. Et que tu décides de prendre tes aises. Tant qu'à faire. Tu fouilles dans ton sac à la recherche de ton casque que tu positionnes correctement sur tes oreilles. Et hop, tu lances la musique. Les pieds sur la table, la chaise qui balance légèrement. Voilà qui semble parfait. Alors, certes... Tu n'es pas plus attentive, mais ainsi tu ne distrais personne, si ce n'est ta petite personne.

C'est pourquoi tu ne peux empêcher un sursaut de te gagner quand la prof passablement énervée vient retirer ton casque.

- Veuillez vous tenir correctement, vous êtes en classe. J'aimerai vous voir à la fin du cours.
- Oui madame.

Devant son air des plus sérieux, tu ne peux t'empêcher de rire légèrement. Tu positionnes rapidement une main devant ta bouche histoire de ne pas avoir plus de problème le tout en essayant de te calmer. Difficilement, tu tentes à nouveau de suivre le cours. Malheureusement, c'est peine perdu et tu te contentes de gribouiller sur les feuilles face à toi. Jouant cette fois-ci seule au morpion. L'heure semble interminable, mais la cloche finit tout de même par retentir. Alors que beaucoup s'empressent à ranger leurs affaires, tu prends tout ton temps, après tout... Tu dois t'entretenir avec l'autre. Tu te positionnes devant son bureau une fois le tout dans ton sac. Un sourire aux lèvres, tu prononces ces quelques mots :

- Un souci peut être madame ?...

Tu fais mine de réfléchir un instant avant de prendre à nouveau la parole.

- Oh oh ! Laissez-moi deviner ! Je sais ce que vous voulez entendre. Attendez hein.

Tu tentes de prendre et surtout de garder ton sérieux.

- Je suis vraiment désolé, veuillez m'excuser pour mon attitude des plus déplorables. Je ferai plus attention et tenterais de ne plus recommencer à l'avenir et...

Non, c'est trop pour toi, tu ne peux t'empêcher d'exploser en fou rire.

- Excusez-moi, c'est plus fort que moi, je ne suis tellement pas crédible... Bref. Pardonnez-moi...

Une nouvelle fois, tu prends un air sérieux, prêt à l'entendre se plaindre de ton attitude, tout ça, tout ça. La routine quoi.

Tu pensais qu'elle allait te sermonner et au lieu de ça, la voilà qui souris. Non, ça, tu ne t'y attendais pas. Est-ce que c'est une sadique et que tu dois t'attendre à quelque chose de terrible ou bien elle te trouve réellement amusante. Tu t'attends au pire. Tu ne le sens pas du tout. Mais genre, du tout, du tout.

- En effet, vous ne l'êtes absolument pas ! Mais c'était bien tenté.~ Mh, bon, écoutez, je ne vais pas vous sermonner comme quoi votre attitude est déplorable, tout ça, vous le savez déjà, sans quoi vous ne seriez pas venu vous excuser. J'ai conscience que ma matière est difficile, et que lorsqu'on est perdu, elle peu sembler ennuyeuse. Alors voilà ce que je vous propose : je peux essayer de libérer une heure dans mon emploi du temps pour vous aider en philosophie, ainsi vous comprendrez sans doute un peu mieux et peut-être que la philo vous plaira !

Tu restes sans voix, avant de lever les yeux au ciel. Forcément, il y avait anguille sous roche, ceci dit, tu ne t'es pas fait enguirlander, ce qui n'est pas plus mal. Mais des cours particuliers, genre elle t'a pris pour qui. Surtout que tu arrives encore à avoir la moyenne. C'est le plus important, n'est-ce pas ? Ceci dit, c'est quand même une heure tête à tête avec une des prof les plus sexy de l'établissement, tu pourras te vanter auprès des mecs. Faut peser le pour et le contre...

- En revanche, si vous ne souhaitez pas d'aide, je vous demande de vous tenir correctement et de ne pas déranger le cours, ça me paraît être un compromis raisonnable, qu'en pensez vous ?

Ah. Là, ça change tout. Est-ce que sa signifie que tu peux continuer à faire l'andouille en cours si tu acceptes ? Non... Ce serait trop beau pour être vrai, n'est-ce pas ?

- Mouais...

Tu ne sembles pas convaincu. Pourquoi elle fait ça ? C'est louche.

- Vous êtes un peu trop gentille madame...

Un peu chiante tout de même, mais ce n'est pas la vieille peau que tu t'étais imaginé. Ceci dit, tu n'as rien à perdre. En fait, si, une heure de ta vie. Mais une heure, ce n'est rien. Puis au pire, tu feras acte de présence une ou deux fois, puis si cela te gave, tu lui fausseras compagnie. Elle ne t'en voudra pas pour ça ? Professeur universitaire oblige, un élève de plus ou de moins, pour eux, ça ne change rien. Bien que là, vous ne serez que toutes les deux...

- Bien, j'accepte.

Tu regrettes déjà. Dans quoi tu viens de t'embarquer. Tu n'en as aucune idée.

- On se retrouve où ? Quand ? Comment ?

Tu prends un air faussement charmeur. Non, tu n'as pas honte de toi. Du tout. C'est même tout le contraire. Après tout, chassez le naturel et il revient au galop.

- Je suppose que là, tout de suite, ça ne va pas être possible ? Histoire qu'on en finisse avec ça. Enfin... Je voulais dire, je suis curieuse de voir comment vous allez réussir à rendre un cours de philo passionnant.

Ouais, tu te rattrapes comme tu peux. Mais en même temps, ce n'est pas non plus un mensonge. Avec ou sans la classe autour pour foutre la merde, le cours en lui-même reste toujours aussi soporifique non ?

Un sourire étire mes lèvres lorsqu'elle accepte ce cours particulier. Déjà une manche de vaincue.
D'un air charmeur, elle me demande à quand est fixé le rendez vous, et je dois avouer que cela m'amuse un peu. Elle veut jouer à ça ? Ca me va !
J'attrape un classeur dans mon sac de cuir et cherche l'emploi du temps de sa classe. Lorsque je le trouve, je l'analyse attentivement, connaissant mon propre planning par coeur.

- Je vois que tu n'as rien le jeudi après midi à partir de 15h ... Disons 15h15 en B108 ? Je ne te promets pas de faire des miracles, mais tu seras surprise de voir o combien la philosophie compte dans la vie de tous les jours !

De nature joueuse, je lui lance un clin d'oeil accompagné d'un doux sourire. Ces cours risquent d'être plutôt intéressant !

- Tu dois avoir mieux à faire que de traîner là avec moi. Tu peux y aller, on se voit après demain.~

Je lui adresse un dernier sourire et range mon classeur avant de partir, laissant la demoiselle seule dans l'amphithéâtre. J'ai un cours à enseigner, et je suis déjà un peu en retard ... Tant pis, pas de pause café pour cette fois !


Nous y voilà enfin, ce fameux jeudi où je dois donner un cours particulier. Habillée d'une jupe crayon rouge et d'un chemisier d'été blanc, j'attends patiemment que mon élève arrive. Perchée sur mes talons d'un rouge vif, je me demande si elle viendra. J'avoue avoir quelques doutes. Même si elle se maintient au dessus de la moyenne, la philosophie ne semble pas l'intéresser. D'autant plus qu'elle pourrait se dire qu'au vu de ses notes, elle n'a rien à faire en cours de soutient. Et elle aurait raison de penser cela. En réalité, mon objectif est de lui faire apprécier la philosophie pour qu'elle soit plus attentive lors de mes cours. J'ai déjà réfléchit à plusieurs moyens pour cela, certains ne nécessitant pas forcément l'emploi de la philosophie.

Pour commencer, après l'avoir accueilli et saluer, je lui demanderai de me parler de sa passion, puis, j'enchaînerai sur "pourquoi cette passion", ainsi que "ce que lui apporte cette passion". Si elle sait déjà expliquer cela, c'est un bon début. Je pourrai l'orienter de sorte à ce qu'elle rende ses explications un minimum philosophique, et je pourrai également me servir de sa passion pour tenter de trouver un moyen de la canaliser afin que sa concentration soit meilleure en classe. Mais pour le moment, assise sur le bord de mon bureau, j'attends son arrivée.

Tu soupires. Eh mince, tu as philosophie. Tu avais presque oublié ça. Pour ne pas dire que tu avais complètement zappé. Depuis quand tu peux compter sur tes camarades de classe pour ne pas oublier un cours ? Ils doivent bien se marrer. Eux ils vont glander et toi tu vas... Très certainement glander aussi. Tête à tête ou pas, tu ne comptes pas changer ainsi les bonnes vieilles habitudes, tu y vas juste pour la forme. Tu ne sais même plus pourquoi tu as accepté de t'y rendre. Une chose est sûre, tu regrettes déjà.

C'est en traînant des pieds que tu te diriges vers la B108 et que tu passes la porte de la salle. Sans même saluer la prof. Tu t'installes sur l'une des tables du fond, laisses tomber ton sac au sol et en sortir de quoi écrire. Stylo, feuille, puis voilà, c'est déjà pas mal.

- Excusez pour le retard, j'ai été prise dans les embout...

L'excuse la plus bidon au monde puisque tu viens à pieds. Si tu prends ta prof pour une conne ? Absolument pas. Le problème vient de toi, pas d'elle.

- Nan, j'avoue, j'avais juste oublié.

Tu avais également oublié à quel point cette prof pouvait être sexy. C'est très certainement pour ça que tu es là aujourd'hui. Oui, maintenant, ça te revient. Si la matière en elle-même ne t’intéresse pas, la prof, elle... C'est autre chose. Tu ne réalises même pas que tu es ouvertement en train de la mater. Du moins pas de suite. Tu finis tout de même par redescendre sur terre. Eh merde. Fantasmer sur une prof, ça fait tellement cliché, tu as honte de toi. Tu n'as pas écouté un mot de ce qu'elle a dit, si elle a dit quelque chose... Chose dont tu n'es pas certaine. Tu étais trop occupé à la bouffer du regard.

- Désolé, j'étais ailleurs, vous disiez ?... Ou vous alliez dire ?

Tu souris grandement le plus innocemment possible.

Je lève les yeux au ciel. Vu comment elle me détaille du regard, c'est certain qu'elle n'a rien entendu de ce que je lui ai dis. La consigne lui ai passé au delà de la tête. Qu'elle ne m'écoute pas m'étonne très peu, en revanche, qu'elle me fixe ainsi ... Ca me surprend. Ai-je quelque chose qui ne va pas, ou au contraire, me trouve-t-elle attirante ? J'avoue qu'elle n'est pas mal non plus ... Je ne devrai pas penser cela d'une élève, et encore moins d'une jeune fille moins âgée que moi, mais je la trouve plutôt charmante. Enfin bref, là n'est pas le sujet !

- Je te demandais quelle est ta passion, et pourquoi.

Je laisse finalement tomber le vouvoiement. A quoi bon ? Nous avons à tout casser cinq ans d'écart, et d'un point de vue professionnel, le tutoiement d'un élève donne une impression un peu autoritaire. C'est moi le professeur ici, elle doit m'écouter.

- Mais je n'ai pas vraiment l'impression que ça t'intéresse de répondre à cela ...

Je m'en doutais dès lors que j'ai préparé cet exercice. C'est évident que trouver un aspect philosophique à ce qui lui plait ne l'enchantera pas. Mais je ne compte pas non plus lui donner un cours bateau, bien qu'approfondit. Ce n'est pas mon but, surtout au vue de sa moyenne déjà pas mal pour quelqu'un qui n'écoute rien aux cours. Alors je vais tenter une autre méthode ...

- Mais bon, je doute que ça te plaise de trouver un aspect philosophique à ta passion, alors commençons par autre chose ...

Je tire la chaise derrière moi de sorte à pouvoir m'asseoir face à mon élève. Je crois les bras et regarde la demoiselle, ne la lâchant pas du regard.

- Vas-y, parle moi de ce que tu veux.

- Je te demandais quelle est ta passion, et pourquoi.
- Ah, autant pour moi.

Si tu es désolé, pas moins du monde. Si tu es perturbé ? Un peu... N'en demeure pas moins que tu réfléchis un instant, ta passion ? Ça ne paraît pourtant pas évident ?... Après tout, tu n'es pas des Green Lion pour rien. Tu la dévisages donc une nouvelle fois, mais cette fois-ci pour une tout autre raison. Qui plus est, comment ça pourquoi ? Genre, elle s'attend à quoi ? Une dissertation peut-être.

- Mais je n'ai pas vraiment l'impression que ça t'intéresse de répondre à cela ...
- En effet.

Tu ne peux t'empêcher de la fixer droit dans les yeux une pointe de malice dans la voix. Si c'est de la provocation ? Un peu.

- Mais bon, je doute que ça te plaise de trouver un aspect philosophique à ta passion, alors commençons par autre chose ...

Tu ne peux t'empêcher de sourire tout en soupirant, elle est adorable. Si déterminée, si passionnée... Comme c'est mignon.

- Vas-y, parle moi de ce que tu veux.

Celle-là, tu ne t'y attendais pas. Tu réfléchis un instant. De quoi tu pourrais bien parler, de la pluie et du beau temps ?

- De ce que je veux hein ?...

Comment gagner du temps. Ou en perdre, question de point de vue.

- Bien. Alors... J'aurais bien aimé avoir une poitrine plus grosse, pas vous ? Je suis complexée par la mienne. Elle est pas mal, je dis pas. Mais quand même j'aurais pas craché sur un bonnet en plus. Ou deux.

Oui, c'est bien connus, tu as un problème les boobs. Ce n'est pas pour rien que tu es bisexuelle...

- Après, les petits seins ça reste mignon. Ça a son charme. En main ça reste plus agréable qu'une poitrine de silicone, c'est plus malléable. Le problème c'est moi. Je ne sais pas, je trouve qu'il y a truc qui manque.

Te voilà à présent en train de faire joue-joue avec ta poitrine. Enfin, façon de parler. Tu t'amuses simplement à la remonter.

- C'est pas faute de tricher et de rembourrer un peu parfois.

Okay, tu en dis peut-être un peu trop là...

- Vous n'avez rien entendu... On est bien d'accord ?...

La voilà qui me fait un monologue sur ses seins. Je m'attendais à tout sauf à ça ! Mais au moins, ça me laisse matière à rebondir. Ce que je ne réalise pas tout de suite ... Je ne fais pas attention, et comme une bleue, je m'engage dans la conversation.

- Ca n'engage que moi, mais je te trouve très bien ainsi, il ne te manque rien rassures toi. Il ne faut pas croire, c'est agaçant d'avoir une poitrine trop imposante. Pas que ce soit mon cas, mais j'imagine ce que ça peut être ... Enfin, je préfère les petites poitrines !

Je rougis en réalisant ce que je viens de dire. Je ne devrai pas avoir une telle conversation avec une élève ! C'est complètement irresponsable !
Elle semble être un peu gênée par ses propos, mais c'est loin d'être au même niveau de gêne que je le suis. J'essaye alors de me reprendre, cachant mes joues rougies derrière mes mains vernies.

- Je n'ai rien entendu si tu n'as rien entendu non plus ...

Plus que gênée, je me retourne et marche dans la salle, dos à la demoiselle qui vient de me faire perdre pied. En même temps, je n'ai pas menti, sa poitrine est très bien comme elle est ... Et puis elle a raison, les petites poitrines ont tendances à être plus fermes, c'est plus agréable au toucher qu'une grosse poitrine flasque ... Et voilà, je rougis de nouveau. Je ne suis pas sensée penser ça d'une élève ! Peu importe mon orientation sexuelle et mes préférences concernant le physique de tout un chacun, je ne devrai pas avoir ce genre de réflexions concernant une de mes élèves ! Déjà que j'ai couché avec l'un d'entre eux ... Certes, sur le coup je ne le savais pas, mais ce n'est pas une excuse ...

Je me racle brièvement la gorge pour me reprendre, puis me tourne de nouveau vers la jeune femme. Il faut que je passe outre ce malentendu de notre part à toutes les deux et que je continue comme si de rien était.

- Bien, penses-tu que ton avis sur ... ton physique .. est influencé par le regard des autres ?

Un sujet philosophique, voilà, parfait. Comment changer de sujet tout en rentrant dans la matière que je suis sensée lui enseigner et qui doit m'aider à lui ouvrir l'esprit !

- Ca n'engage que moi, mais je te trouve très bien ainsi, il ne te manque rien rassures toi. Il ne faut pas croire, c'est agaçant d'avoir une poitrine trop imposante. Pas que ce soit mon cas, mais j'imagine ce que ça peut être ... Enfin, je préfère les petites poitrines !

C'est bon à savoir. Ceci dit, tu ne t'attendais pas à ça... C'est un poil gênant, même pour toi. M'enfin... C'est tout de même valorisant quand on y pense. Ton ego vient d'être flatté et tu ne peux t'empêcher de sourire légèrement.

- Je n'ai rien entendu si tu n'as rien entendu non plus ...
- Faisons comme ça.

Non, tu n'oublieras pas aussi facilement ses paroles, mais faisons genre, elle semble tellement plus mal à l'aise que toi.

- Bien, penses-tu que ton avis sur ... ton physique .. est influencé par le regard des autres ?

Ah, voilà... De la philo... Ça t'avait tellement manqué. Tu tires la tronche un instant avant de répondre sans trop réfléchir.

- Of course. Sauf quand on est aussi fantastique que moi, mais passons. Nos opinions, nos actes, nos pensées, même s'ils nous semblent personnels, sont déterminés par le monde extérieur. Donc oui, je pense que l'image que j'ai de moi peut-être influencée par le regard des autres, mais le regard des autres peut être influencé par l'image que je donne de moi. Par exemple, je complexe sur ma poitrine, je le dis, les regards vont se poser sur celle-ci et donc les réflexions aussi. Hors si je le garde pour moi, peu sont ceux qui se pencheront sur celle-ci pour ensuite me faire une réflexion.

Voilà, c'est bon, tu t'affales sur la table fatigué de l'effort fournis.

- Vous pensez vraiment pouvoir me faire aimer la philosophie ?

Tu ne peux empêcher un soupire de t'échapper.

- Je n'ai rien contre votre matière hein... Faut pas croire, mais... C'est trop... Trop intellectuelle pour moi ?

On va pas se mentir, quand faut réfléchir, t'aime pas trop. Tu es plus rentre dedans, fonce dans le tas.

- Vous n'avez pas l'impression de perdre votre temps avec moi ?

Sa réponse me fait rire. Elle a conscience de sa valeur et ne s'en cache pas, tout ce que j'adore. Elle ne cherche pas à faire la fille mignonne, ni même timide, elle est elle-même, directe, franche, égocentrique.
Néanmoins, elle répond tout de même à ma question. Sans référence philosophique, sans citations, mais elle suit la consigne que je lui ai donné, ce qui me fait légèrement sourire. On va peut-être arriver à quelque chose tout compte fait !
Mais l'effort ne dure qu'un temps. A peine a-t-elle développé qu'elle s'affale sur sa table et abandonne la partie. Elle était pourtant bien lancée ... Ce qu'elle n'a pas compris, c'est que je ne cherche pas à lui faire aimer la philosophie, simplement à la lui faire comprendre. Quant à ce qui est de perdre mon temps ... Ca me fait sourire.

- Je ne perds pas mon temps avec toi, c'est mon travail que d'essayer de t'aider. Et puis tu m'as l'air plutôt sympathique, tu as de bonnes idées ! Il suffit juste que tu parviennes à les développer et de les exprimer dans un jargon philosophique. Si tu acceptes que je t'aide je passerai tout le temps nécessaire avec toi.~

Je lui souris d'un air bienveillant, souhaitant ainsi lui transmettre ma bonne volonté. J'espère vraiment qu'elle acceptera mon aide, puisque c'est un bon moyen pour elle de progresser.

- Est-ce que tu as des questions que tu aimerais me poser ?

C'est la meilleure façon de débuter : éclaircir ce qu'on ne comprend pas. J'espère alors qu'elle posera des questions pertinentes afin que nous avancions au mieux.

- Je ne perds pas mon temps avec toi, c'est mon travail que d'essayer de t'aider. Et puis tu m'as l'air plutôt sympathique, tu as de bonnes idées ! Il suffit juste que tu parviennes à les développer et de les exprimer dans un jargon philosophique. Si tu acceptes que je t'aide je passerai tout le temps nécessaire avec toi.~

Tu ne peux t'empêcher de la dévisageais. Elle ne cesse de te surprendre. Elle semble si... Gentille.

- Vous savez... Je suis à l'université ?

La question peut-être paraître idiote, mais le fait est que les professeurs se soucient de vous quand vous êtes au collège, parfois au lycée, mais après... Il vous laisse couler. Et encore. On a rarement cherché à te venir en aide les années précédentes.

- Bref. Qu'importe... J'accepte votre aide...

Ce trop plein de bonne volonté te dégoutterait presque, mais le fait est que ça te touche également. Il est rare que l'on s'attarde sur ton cas. Du moins, pour la bonne cause.

- Est-ce que tu as des questions que tu aimerais me poser ?

Tu ne peux t'empêcher de soupirer. Tu n'en sais rien toi... Des questions ? Quoi comme questions ? Parce que des questions, tu en as pleins, forcément, mais alors en rapport avec la philosophie...

- Des questions qui doivent se rapporter à votre matière ?

Cela semble évident, mais tu préfères tout de même demander histoire de t'en assurer. Puis, au fond de toi, tu espères que ça n'a pas d'importance... Parce qu'elle te paraît louche comme femme. Tu aimerais en savoir plus sur elle. Belle, intelligente, gentille. Elle a tout pour plaire, ce n'est pas possible. Tu n'aimes pas ça. Ça te frustre, ça t'intrigue.

- Je n'ai pas confiance en vous...

C'est sortie tout seul. Tu t'es égaré un instant, et voilà. Pourtant, c'est un fait. Personne ne sait jamais soucier de toi. Alors pourquoi, aujourd'hui, soudainement, faut-il qu'elle le fasse. Tu as peur de cette soudaine attention que l'on te porte. Tu détestes ça. Du moins, en partie.

- Vous avez dit qu'il me manque du jargon philosophique... Du coup, qui aurais-je pu citer pour en revenir à votre précédente question ?...

Passer du coq à l'âne, une de tes spécialités... Tu restes encore cinq minutes, le temps qu'elle te réponde et après tu te casses. Elle fait naître en toi un trop plein de sentiments contradictoires, tu as horreur de ça.

Quel temps de merde. Tu soupires. Dire que tu as cours particulier de philosophies. La misère. C'est en traînant des pieds que tu te rends à la salle qui t'attends. Non, tu n'as pas de parapluie. Et alors ? Tu ne vas pas fondre. Au pire, tu tombes malades et tu as une bonne excuse pour ne plus te rendre en cours.

C'est complètement trempé que tu pénètre dans l'amphithéâtre. Tu passes une main dans tes cheveux mouiller avant de saluer la prof.

- Bon... Euh... Jour ?

Ouais, okay... tu ne t'attendais pas. Elle aussi est dégoulinante. En soi, cela n'a rien d'extraordinaire. Mais son chemisier blanc est à présent complètement transparent. Et ça, mammamia, que c'est sexy. Dieu, genre cette femme n'est pas assez séduisante comme ça. Puis faut la voir rougir... Tu secoues la tête de droite à gauche redescendant sur terre.

Tu prends place lorsqu'elle te le demande pour ainsi débuter le cours particulier. Elle s'approche de toi, et tu ne peux t'empêcher d'être distraite par cette proximité pour une raison que tu ignores. Pourquoi cette femme te trouble-t-elle autant. Ça doit être une sorcière, forcément.

- Bien sur, si tu as des questions, n'hésite pas à me demander ! Là, c'est juste pour que tu puisses t'approprier un peu plus le vocabulaire, on passera à des réflexions plus poussées la prochaine fois, ça te va ?

- Ouais. Ouais.

Elle retourne à son bureau et pour ne pas changer, tu l'as dévisages un court instant. Pour ne pas dire qu'une nouvelle fois, tu te retrouves à la mater. Oui, bon... Ce n'est pas de ta faute. La nature à été trop bonne avec cette femme. Puis, ce chemisier bordel. Tu aimes la pluie...

Tu t'étire avant de bosser un peu. Un tout petit peu. Parce que déjà, ce n'est pas ton fort et ensuite parce que tu commences à avoir froid. Tu soupires avant de prendre ton sac pour en sortir une veste. Tu t'apprêtes à l'enfiler quand...

- Madame, vous feriez mieux de mettre ça sur vous. Vous avez froid il me semble... Puis le temps que votre chemisier sèche...

Trop de bonté en toi. Tu lui balances ton pull l'air de rien, trop paresseuse pour te lever et le lui remettre en main propre.

- Bon, c'est très certainement pas votre style, mais voilà...

Tu t'apprêtes à ajouter quelque chose quand tu commences à éternuer. Une fois, puis deux, puis trois.

- Tout va bien !

Nom de Dieu, c'est quoi ce sourire ? Arg. Pourquoi a-t-il fallut que tu éternues ainsi ? Tu as l'air d'une petite chose toute fragile maintenant...

- C'est adorable, mais tu sembles en avoir plus besoin que moi ..~ Et puis je n'aimerai pas que tu tombes malade !
- Que vous dites...

Voilà, elle te traite à présent comme une enfant. Tu détestes ça. Résultat, tu fais la moue...

- Tu veux qu'on annule le cours d'aujourd'hui ? Il me semble plus important que tu rentres te mettre au chaud ...

À croire qu'elle s'inquiète pour toi. La bonne blague. Cependant, tu ne vas pas refuser une telle proposition. Sans même prendre le temps de répondre, tu commences à ranger tes affaires. Au passage, tu ôtes de tes épaules la veste qu'elle a précédemment ajustée pour la lui tendre.

- C'est la meilleure chose à faire pour vous, comme pour moi... Cependant, il pleut encore et quand bien même vous avez un très beau soutien-gorge, vous feriez mieux d'enfiler ça.

Tu passes une main dans tes cheveux encore humides le tout en souriant fortement amusé. Jeon Bo Bae, le retour.

- Je vis au dortoir, c'est à deux pas d'ici, donc ne vous inquiétez pas trop. Qui plus est je ne suis pas en sucre, je survivrais à deux goûtes de pluies.

Sans plus attendre et sans même lui laisser le choix, tu saisis ton sac pour ensuite quitter la salle. Tu reluques toute de même une dernière fois la poitrine de madame avant de lui offrir un clin d'oeil et de t'en aller l'air de rien traversant la pluie que tu remercies car... Hallelujah, tu as échappé à la philo et ça, ce n'est pas rien, ça c'est beau.