L'odeur de l'herbe coupée, mêlée à celle du foin et du purin... hm...
Ezra regardait avec une quasi fascination ses chaussures neuves au prix exorbitant se couvrir de terre, de boue, d'autres éléments non-identifiés. Qu'importait au fond. Son père n'aurait aucune réticence à aligner l'argent nécessaire pour en acheter d'autres, plus coûteuses même. C'était bien la seule chose qu'il était capable de lui donner au fond. L'affection n'existait pas. Ou plus. A bien y réfléchir, lorsqu'il était tout petit, son géniteur lui avait déjà témoigné un peu de tendresse. Un de ses souvenirs les plus agréables restait celui d'une nuit où il avait eu une forte fièvre et lors de laquelle les cauchemars dus à l'inflammation l'avaient réveillé en sursaut. Lorsqu'il avait ouvert les yeux, son regard s'était directement posé sur le visage inquiet mais bienveillant du chef de famille. Ce dernier avait sa grande main fraîche posée sur son front brûlant et avait commencé à chantonner une berceuse. Jusqu'à ce que le sommeil emporte à nouveau le jeune Ezra vers les bras de Morphée. Il n'aurait pas su dire quel âge il avait à l'époque. Certainement moins de dix ans, avant le départ précipité de sa mère dont il n'avait aujourd'hui plus aucune nouvelle. Après ça... son père n'avait plus montré que du ressentiment et une sévérité démesurée pour le garçon Il lui faisait honte. Il pouvait le lire dans ses yeux glacials.
De ce fait, Ezra avait pu expérimenté beaucoup de situations qui en témoignaient. Pour commencer, à son passage au lycée dont son père était le directeur, il avait dû cacher leur lien de parenté. « Pour préserver ma réputation » avait été la raison donnée par son père. Merci papa. Le deuxième événement du genre avait consisté en un séjour dans un établissement psychiatrique pour hyperactivité et comportement violent. Mais qu'y pouvait Ezra si ses camarades de classe le trouvaient étrange et lui cherchait des noises ? Aurait-il dû se laisser faire ? Se laisser bousculer et ne pas rendre les coups ? Ca n'était pas dans sa nature et même les psy n'y pouvaient rien. Il ne se laisserait pas aller à être une victime. Hors de question.
Et la dernière idée saugrenue du paternel fût de l'envoyer en pleine cambrousse coréenne. Ezra avait émit l'envie de se lancer dans le commerce écologique et bio en partenariat avec les producteurs et agriculteurs du pays comme un peu partout ailleurs dans le monde. Et pour son père, il se devait donc d'aller au contact des travailleurs de la terre e de la zone rurale. Embarqué dans un groupe d'étudiants en commerce dans la même école supérieure que lui, dans un bus qui sentait le caoutchouc fondu, il avait réussi pourtant à s'éloigner de la bande en catimini. Mais il était à présent  perdu au milieu d'un champ. Quand avait-il quitté le chemin de terre et de caillou ? Sûrement quand il avait laissé son attention suivre le vol de papillons colorés. Maintenant il était complètement paumé. Et il avait carrément soif sous ce cagnard. Posant une main en visière au-dessus de ses yeux, il chercha une forme de vie humaine à proximité. Il repéra plus loin ce qui ressemblait à une ferme et décida que c'était la direction la plus logique à prendre.
Plus il se rapprochait, plus il se rendait compte d'à quel point ses pieds étaient douloureux. Haletant, il ralentît et finît par s'arrêter. Devant lui à quelques mètres, se trouvait un gomme, un jeune homme. Certainement plus jeune que lui. Il était torse nu et frappait d'une espèce de pioche la terre déjà bien battue sous ses bottes et autour de lui. Ezra admira longuement ses muscles saillants rouler sous sa peau mate et sensuellement humide de sueur. Il pouvait voir son profil ombré d'un chapeau et attarda ses yeux sur sa bouche pulpeuse non sans une certaine satisfaction, face à un tel spectacle. Et lorsque le garçon aux traits légèrement poupons lui fît face, l'ayant remarqué, il leva une main. « Bonjour euh... » Il ne savait trop quoi dire, interrompu dans sa contemplation. « Je suis perdu en fait. Est-ce que je peux vous... vous emprunter un téléphone ? Le mien est déchargé. Ou au moins... un verre d'eau ? » Il était vraiment assoiffé. Il avait l'impression de fondre sous ce soleil de plomb. Il en eût d'autant plus l'impression lorsque le garçon lui adressa le sourire le plus adorable du monde en s'essuyant le front. « Bien sûr ! Suivez-moi. » l'invita-t-il à faire en commençant à marcher vers la ferme que Ezra avait vu un peu plus tôt. Il lui entama le pas et vînt se placer à ses côtés. « Je m'appelle Ezra. » se présenta-t-il. Et le bel adonis lui répondît « Junho. Enchanté. » avant de pousser la porte de chez lui et de lui céder le passage.
Ezra passa finalement le repas en compagnie de Junho et de ses grand-parents, découvrant son mode de vie avec intérêt mais sans jamais émettre un commentaire sur leur condition précaire, ou même demander où pouvaient bien se trouver les parents du garçon. Il l'aida dans certaines taches avec un enthousiasme non feint, pour lui montrer sa reconnaissance – et pour faire durer un peu le moment aussi sûrement. Puis il prît congé lorsqu'on vînt le récupérer après un coup de fil. Et la dernière chose qu'il pût voir par le pare brise arrière en s'éloignant fût le sourire angélique de Junho qui fît tambouriner son cœur dans sa poitrine. C'était ça, le coup de foudre ?

Cette rencontre se déroula lors de sa troisième année à la Seoul West University. Parce qu'il s'agissait de la meilleure université du pays d'après son père, et aussi parce que Ezra lui-même voulait mettre toutes les chances de réussite de son côté, il avait rejoint la SW et y avait entamé son cursus de commerce. Aussi étrange que cela puisse paraître, même s'il n'avait jamais donné l'impression de porter attention aux cours, il n'avait jamais connu l'échec scolaire. Il avait toujours eu des facilités et quant bien-même il feignait de dormir en classe, il emmagasinait malgré tout les connaissances. Il avait une mémoire auditive qui avait même réussi à sidérer son père, lui qui était persuadé que sa progéniture avait seulement l'étoffe d'un cancre. Ezra avait su lui démontrer le contraire en obtenant aux examens de fin d'année un classement impressionnant.
Il avait obtenu ses premières années sans trop de difficultés. Et lorsque la nouvelle année fût proche, la cinquième pour lui, qu'on lui proposa de parrainé financièrement un nouvel élève et qu'il vît sur les listes des candidats un certain Im Junho... Il tenta sa chance. Si ça pouvait lui permettre de revoir le jeune homme...

Moi c'est Bill Pazuzu, j'ai quasiment 25 ans & je fais du RPG depuis... fiouh... je sais même plus tiens. 5 ans ? Peut-être plus. Non sûrement même. Je suis fan du contexte et je souhaite une longue vie au foruuum ~

Tu fais officiellement partie de la familia !
Mais ne crois pas que tu n'as plus rien à faire, parce que du pain sur la planche, tu en as ! Fais-toi des keupins. Oh, aller, je suis sûre qu'ils vont t'adorer avec cette bouille ! Tu peux même leur envoyer des p'tits messages pour les inviter à ta crémaillère. Ah, et j'allais oublier, les demandes c'est ici.
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